L’aphorisme de A. BENJELLOUN entre fixité et ouverture : Dans son recueil Seuls comptent pour moi les êtres qui font preuve d’intempérance avec le ciel
A. Benjelloun, poète et aphoriste marocain, use d’une forme archaïque de la production littéraire, surtout dans ses poèmes aphoristiques, à savoir l’écriture brève ou lapidaire. Les maximes, les proverbes, … ces moyens de la création littéraire, en outre de leur fixité et de leur universalité, jouissent d’une remarquable ouverture et d’une inter-discursivité incessante avec d’autres aphoristes et d’autres littérateurs. D’un côté, la stylistique qui a montré à travers tellement d’ouvrages que tout producteur de textes se doit approprier son propre style lequel, une fois étudié, nous révèle sa dextérité verbale d’autant plus que sa portée significative. « La stylistique étudie (…) les faits d’expression du langage organisé au point de vue de leur contenu affectif, c’est-à-dire l’expression des faits de la sensibilité par le langage. » (Ch. Bally, 1909 : 16). De l’autre, l’intertextualité veut que tout texte produit par untel auteur soit nécessairement un champ fertile où convergent divers autres textes. « Le mot (le texte) est un croisement de mots (de textes) où on lit au moins un autre mot (texte) » (J. Kristeva, 1969 : 145). L’aphorisme, forme archaïque de la création littéraire et forme d’ouverture sur les autres formes de l’écriture brève, jouit d’une valeur-ajoutée à savoir : sa poéticité et son esthétisme.