PROBLEMATIQUE DE L’AMORTISSEMENT DES EQUIPEMENTS BIOMEDICAUX (EBM) DANS UNE INSTITUTION DE SANTE : CAS DE L’HOPITAL GENERAL DE REFERENCE DE KIKWIT-NORD (RDC)
DOI :
https://doi.org/10.34874/PRSM.rimms-vol7iss1.57427Mots-clés :
AMORTISSEMENT, EQUIPEMENTS BIOMEDICAUX, GESTION HOSPITALIERE, MAINTENANCE, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, KIKWITRésumé
Dans un environnement marqué par une forte limitation des ressources et une pression croissante sur les systèmes de santé, la gestion optimale des équipements biomédicaux (EBM) devient un enjeu stratégique en République Démocratique du Congo (RDC). Ces équipements, essentiels au diagnostic, au traitement et à la surveillance des patients, sont souvent sous-utilisés ou en panne faute de politique de gestion structurée. L’amortissement, qui désigne la prise en compte financière et opérationnelle de la durée de vie des équipements, reste largement absent des pratiques hospitalières en RDC. Ce constat se vérifie particulièrement à l’Hôpital Général de Référence (HGR) de Kikwit Nord, où les EBM souffrent d’un vieillissement prématuré, d’un manque de suivi technique, d’une maintenance essentiellement curative et d’une absence de budget de renouvellement.
La problématique centrale de cette étude est la suivante : comment l’absence d’une politique d’amortissement structurée affecte-t-elle la performance technique, financière et clinique de l’HGR de Kikwit Nord ? Pour y répondre, une étude qualitative a été menée, combinant des entretiens semi-directifs auprès de 15 professionnels hospitaliers (administrateurs, techniciens biomédicaux, agents de maintenance et comptables), une observation directe des équipements dans les différents services de l’hôpital, et une analyse documentaire des rapports d’activité, inventaires techniques et états budgétaires.
Les résultats sont édifiants : près de 50 % des équipements sont hors service, certains depuis plus de trois ans ; aucune planification de remplacement n’existe ; la maintenance est uniquement réactive, souvent confiée à des techniciens improvisés ou absents ; et aucune ligne budgétaire n’est dédiée à l’amortissement. En outre, l’hôpital dépend largement des dons extérieurs, non adaptés aux besoins réels, et ne dispose pas d’un système d’inventaire numérique actualisé. Cette gestion défaillante entraîne des ruptures de services, une perte de qualité dans la prise en charge des patients, un gaspillage des ressources financières et humaines, ainsi qu’une perte de confiance des usagers.
Malgré ces contraintes, l’étude met en lumière des perspectives d’amélioration prometteuses. Parmi celles-ci : l’élaboration d’un plan d’amortissement pluriannuel tenant compte des durées de vie standard des équipements ; la mise en place d’un système d’inventaire digital et de fiches techniques pour chaque EBM ; le renforcement des capacités du personnel hospitalier en gestion patrimoniale et financière ; et l’institutionnalisation de l’amortissement dans les outils budgétaires et de gestion de l’hôpital.
Cette recherche souligne enfin que l’intégration de l’amortissement dans la stratégie de gestion hospitalière ne constitue pas un luxe, mais une nécessité. Elle ouvre la voie à une gouvernance plus efficace des EBM, contribuant à la durabilité, à l’autonomie et à l’amélioration continue des soins de santé en RDC.
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