Entrepreneurs identitaires et politiques culturelles au Maroc : sociogenèse d’une catégorie d’action publique
Résumé
De tous les domaines d’intervention des autorités publiques, les politiques publiques culturelles demeurent les plus complexes et les plus difficiles à identifier ou à évaluer (Dubois 1999, p.150), en ce sens qu’elles débordent le cadre stricte du département ministériel de la culture, pour transpercer et façonner l’ensemble de l’action publique (culture, justice, Habous et affaires islamiques, enseignement, politique étrangère, sécurité, finances, jeunesse et sport…) On est là devant des actions publiques qui sont censées, de par leur transversalité et leur caractère hautement symbolique, résoudre non seulement des problèmes d’ordre culturel, mais aussi de proposer, sinon d’imposer, un modèle standardisé d’interprétation et de représentation de l’ordre identitaire national (Muller 2011, p.90). Ce constat prend une ampleur phénoménale dans les contextes sociopolitiques qu’on peut qualifier d’hybride, où la construction des référentiels et du sens politiques obéit souvent à une logique plutôt conflictuelle que consensuelle, en raison de la dichotomie substantielle existante entre les référentiels globaux et sectoriels (Muller 2011, p.181-198), qui renvoie à une autre forme de conflictualité récurrente entre le savoir savant et le savoir profane (Geertz 1986, pp.95-99).
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