L’ETHIQUE NUMERIQUE A L’ERE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : ENJEUX, TENSIONS ET PERSPECTIVES
DOI :
https://doi.org/10.48375/IMIST.PRSM/remses-v10i2.57476Résumé
À l’heure où les technologies de l’intelligence artificielle (IA) s’imposent comme moteurs d’une transformation sociotechnique globale, les interrogations éthiques deviennent plus pressantes et complexes, notamment dans les contextes sociétaux en transition comme celui du Maroc. L’essor rapide de systèmes intelligents dans des domaines aussi sensibles que la santé, la fiscalité, la sécurité ou l’aménagement urbain soulève des défis cruciaux liés à la protection des données personnelles, à la lutte contre les biais algorithmiques, à la transparence des processus décisionnels automatisés, à l’imputabilité des acteurs techniques et institutionnels, ainsi qu’à la préservation des principes d’équité, de justice et de dignité humaine.
Cet article propose une analyse critique approfondie de ces enjeux à travers le prisme de l’éthique numérique, en s’inscrivant dans une démarche interdisciplinaire qui mobilise à la fois la philosophie morale, le droit des technologies, la gouvernance publique et les sciences sociales. Il s’agit d’interroger les tensions entre rationalité technologique et exigences éthico-juridiques, en articulant des considérations globales — telles que l’éthique de l’IA promue par l’UNESCO, l’Union européenne ou l’OCDE — avec les réalités sociopolitiques, économiques et culturelles propres au contexte marocain.
À travers l’analyse de cas concrets, comme l’implémentation de plateformes de télésanté, l’usage croissant de l’IA dans l’administration fiscale ou le développement des villes intelligentes, l’article met en évidence les arbitrages complexes auxquels sont confrontés les décideurs, les ingénieurs et les citoyens. Ces cas permettent de saisir les formes que prennent, sur le terrain, les conflits entre innovation technologique et sauvegarde des droits fondamentaux.
L’objectif de cette étude est ainsi double : d’une part, formuler un cadre critique permettant d’évaluer les usages de l’IA au Maroc à la lumière des principes de justice, de liberté et de responsabilité sociale ; d’autre part, proposer des pistes concrètes pour une gouvernance éthique et inclusive de l’IA, s’appuyant sur la culture numérique nationale, la formation éthique et technique des professionnels, et l’implication active des citoyens dans les choix technologiques qui façonnent leur avenir.
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