PRECARITE DES OUVRIERES AGRICOLES ET CRISE PANDEMIQUE AU MAROC: APPROCHE INTERSECTIONNELLE DES EXPERIENCES VECUES
DOI :
https://doi.org/10.48375/IMIST.PRSM/remses-v9i2.45229Mots-clés :
« Al-Hogra » - Crise- Expériences vécues - Intersectionnalité - Ouvrières agricoles - Précarité.Résumé
De conjoncture pandémique, la crise de la Covid-19 permet de dévoiler la construction de la précarité chez les ouvrières agricoles (OA) chefs de ménages résidentes au Bidonville Essabouni à Meknès. L’objectif de cet article est de : i)- saisir la condition pré/per pandémique des OA dans deux microcosmes sociaux : au/hors milieu de travail, et par rapport à leur double rôle en tant que salariées et chefs de ménages, ii)- comprendre la construction sociale de la précarité des OA à travers l’intersection des rapports de genre et de la classe sociale ouvrière. L’approche intersectionnelle de 10 récits de vie des OA chefs de ménages favorise l’exploration des expériences vécues par les OA étudiées.
De prime abord, les résultats de cette recherche montrent que conjointement à une image sociale marquée par « Al-Hogra », cette catégorie de femmes a continué pendant la crise sanitaire à travailler dans des conditions draconiennes et particulièrement périlleuses. Secundo, les expériences vécues des OA sont co-construites par l’intersection du patriarcat et du capitalisme, deux systèmes dont l’imbrication produit la condition précaire des femmes de la classe laborieuse. In fine, l’invisibilité du cumul de leurs rôles et responsabilités complexifie les stratégies de conciliation. Elle donne lieu à une reproduction de précarité au sein de leurs familles, et augmente son coût social au sein de la catégorie des enfants de sexe féminin qui payent de leur réussite scolaire.
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