Prise en charge de l’insuffisance cardiaque dans un CHU au Maroc
DOI :
https://doi.org/10.48408/IMIST.PRSM/mm-v35i4.2946Mots-clés :
insuffisance cardiaque, épidémiologie, étiologie, pronostic, traitement.Résumé
Introduction : Elle représente un problème de santé publique aussi bien dans les pays développés que dans les pays émergeants. Notre objectif est d’étudier ses particularités épidémiologiques, cliniques et évolutives de l’IC dans un centre hospitalier marocain.
Méthodes : Étude rétrospective d’une série de 200 entre décembre 2012 et janvier 2014.
Résultats : L’IC représente 25% des hospitalisations en cardiologie. La durée moyenne du séjour est de 13 ± 9 jours. L’âge moyen est de 57,7 ± 14,3 ans. Une prédominance masculine est notée avec un ratio H/F = 1,2.Le principal facteur de risque cardio-vasculaire est l’hypertension artérielle (40%), le tabac (30%) et le diabète (28%). Le tableau clinique est celui d’une IC gauche (64%), droite (19%), globale (21%), état de choc (7%). Parmi les signes retrouvés sur l’ECG, une onde q de nécrose (42%), une arythmie complète par fibrillation auriculaire (30%), une hypertrophie ventriculaire gauche (21%) et un bloc de branche gauche (19%). A la radiographie du thorax : une cardiomégalie (73%), des signes de surcharge pulmonaire (60%) et un épanchement pleural (20%). La biologie montre des anomalies électrolytiques dans presque un tiers des cas, l’nsuffisance rénale (35%), anémie (25%) et hyperuricémie (12%). A l’échocardiographie, 65% des ont une IC systolique et 35% une IC à fraction d’éjection préservée.110 patients ont bénéficié d’une coronarographie qui a objectivé une atteinte coronaire dans 81% des cas. Les principales étiologies retrouvées sont la cardiopathie ischémique (50%), les valvulopathies (20%), l’hypertension artérielle (13%) et les cardiomyopathies (10%). Sur le plan thérapeutique, les médicaments les plus utilisés sont les diurétiques (80%), les inhibiteurs de l’enzyme de conversion(79%), les B-bloquants (72%) et la Spironolactone (40 %). Parmi les patients atteints de coronaropathie, 20% sont revascularisés par pontage aorto-coronaire et 28% par angioplastie coronaire. 22% des patients ont bénéficié d’une chirurgie valvulaire. L’alcoolisation septale a été réalisée chez 3 patients.
La resynchronisation cardiaque est réalisée chez 9 patients et 3 ont bénéficié d’un défibrillateur automatique implantable en prévention secondaire. La transplantation cardiaque a été réalisée chez un seul patient en France. La mortalité hospitalière est de 10%.
Discussion : Les caractéristiques principales de notre population sont l’âge relativement jeune, la prédominance masculine, la cardiopathie ischémique au premier rang des étiologies suivie des valvulopathies et la nette prédominance de l’IC systolique. Malgré les caractéristiques épidémio-cliniques, notre présente série présente de nombreuses similitudes avec celles des registres européens et américains.Sur le plan thérapeutique, et ce, malgré les recommandations codifiées de traitement de l’IC, notre prise en charge est loin d’être optimale.
Conclusion : notre étude met en exergue les caractéristiques épidémio-cliniques de l’IC au Maroc et nos points faibles en matière de prise en charge. Elle doit nous inciter d’une part à constituer un registre national d’IC, et d’autre part à traiter nos patients au mieux, et à mettre plus en oeuvre les mesures de prévention sans oublier la place importante de l’éducation thérapeutique.