LE CANCER DU SEIN ASSOCIÉ AU CANCER DE LA VULVE
Résumé
Introduction : L’association synchrone d’un carcinome canalaire infiltrant du sein à un carcinome épidermoïde de la vulve est extrêmement rare. L’intérêt nosologique attribué à cette association réside non seulement dans sa rareté, mais aussi dans les problèmes thérapeutiques qu’elle peut soulever.
Observation : Nous présentons le cas d’une femme de 50 ans, qui était hospitalisée dans notre formation pour une induration d’allure tumorale de l’hémi-vulve gauche. Celle-ci mesurait 2cm de diamètre, et était mobile, douloureuse, et saignait au moindre contact. La biopsie concluait à un carcinome épidermoïde moyennement différencié mature et invasif de la vulve. L’examen systématique du reste de la sphère génitale révélait la présence d’un nodule dure et indolore du quadrant supéro-interne du sein droit; sans adénopathies axillaires. L’intervention chirurgicale a consisté en une mastectomie radicale, avec curage ganglionnaire axillaire homolatéral; suivie d’une vulvectomie avec plastie du vagin et du méat urétral et d’un évidement ganglionnaire inguinal bilatéral. L’étude histologique définitive des pièces opératoires montrait un carcinome canalaire infiltrant de grade II de SBR du sein et confirmait le type épidermoïde de la tumeur vulvaire; Le produit du curage axillaire était indemne, par contre celui de l’étage inguinal était siége d’un envahissement métastatique, limité à un seul ganglion du coté gauche. Une radiothérapie postopératoire a été effectuée, suivie de six cures de chimiothérapie à base d’adriamicine et de cyclophosphamide.
La patiente est toujours suivie en consultation, aucune récidive n’a été notée, le recul actuel est de 18 mois.
Discussion : La coexistence du cancer du sein et du cancer de la vulve est exceptionnelle. Elle peut être d’origine congénitale, liée à la survenue du cancer sur tissu mammaire ectopique de siége vulvaire; ou d’origine acquise en rapport avec une métastase vulvaire d’un cancer du sein. Néanmoins, ces deux approches étiologiques supposent que les deux cancers sont de même type histologique, ce qui n’est pas le cas pour notre observation. En fait, la double localisation pose un problème de chronologie des temps opératoires, et de la nécessité d’ajustement des doses de radiothérapie ou de chimiothérapie. Cela doit être discuté au cas par cas; en effet le nombre réduit de cas publiés ne permet pas d’établir un protocole standard. L’attitude thérapeutique logique semble être, l’exérèse chirurgicale en un seul temps; chaque localisation étant considérée comme si elle était isolée. Par ailleurs tout traitement complémentaire péri-opératoire (radiothérapie, chimiothérapie) devrait comporter un ajustement des doses.
Mots-clés
Texte intégral :
PDFDOI: https://doi.org/10.48408/IMIST.PRSM/mm-v27i3.1030
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