TRAITEMENT PAR ÉPLÉRÉNONE DANS LA CHORIORÉTINITE SÉREUSE CENTRALE CHRONIQUE : À PROPOS DE 8 CAS

A. El ouafi, F. EL alami, A. Bouzidi, A. Boussel, S. Iferkhass, A. Laktaoui

Résumé


Introduction :La choriorétinite séreuse centrale est une affection oculaire relativement fréquente. Il s’agit d’une maculopathie
du sujet jeune, caractérisée par la présence d’un décollement séreux rétinien (DSR) siégeant habituellement au
pôle postérieur, associé à des modifications de l’épithélium pigmentaire. Il a été suggéré que la CRSC pourrait résulter
d’une hyperactivation des récepteurs de minéralocorticoides au niveau des vaisseaux choroidiens, et donc il a été supposé
que les antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoides pouvaient constituer un traitement de la CRSC. Nous avons
donc évalué l’efficacité et la tolérance de l’éplérénone, un antagoniste des récepteurs aux minéralocorticoides dans le
traitement de la CRSC chronique.
Matériels et méthodes : une étude prospective a été réalisée entre juillet 2016 et aout 2018 à l’hôpital militaire moulay
ismail de meknes, chez 8 patients traités par éplérénone pour une CRSC chronique évoluant depuis au moins 3 mois avec
retentissement sur l’acuité visuelle, à la dose de 50 mg par jour le premier mois puis 25 mg par jour pendant 2 mois. Pour
chaque patient l’acuité visuelle et l’OCT maculaire (épaisseur centrale de la rétine) étaient évalués avant traitement puis
à 1 et 3 mois.
Résultats : L’âge moyen des patients était 45.5 ± 9.45. 6 hommes et 2 femmes. Aucun patient n’a rapporté la notion de
prise de corticoides. La durée moyenne de l’évolution de la pathologie avant mise sous traitement était de 23.75 mois avec
des extrêmes allant de 4 à 72 mois. Une nette amélioration de l’acuité visuelle (logMAR) a été constatée chez tous les patients
: l’acuité visuelle moyenne est passée de 0.9 à l’admission à 0.225 à 1mois (p :0.014) et à 0.125 à 3 mois (p : 0.013).
L’épaisseur centrale moyenne de la rétine a diminué de 347 ± 94 μm (243-500) avant traitement, 246 ± 42 μm (180-311)
à 1 mois et 216 ± 26 μm (191-232) à 3 mois (p : 0.026 et 0.01 respectivement) 3 patients présentaient une disparition
complète du DSR à 1 mois sans récidive à 3 mois. 2 autres patients présentaient une disparition complète du DSR à 3 mois.
Aucun effet secondaire nécessitant l’arrêt du traitement n’a été constaté.
Discussion : La CRSC est une pathologie fréquente dont la physiopathologie est encore mal comprise. Compte tenu de
l’évolution spontanément favorable d’un grand nombre de CRSC aigues, l’abstention thérapeutique est la règle. Si le DSR
persiste plus de 3 mois, un traitement peut être envisagé. Aucun consensus thérapeutique n’a pu être établi à ce jour,
deux traitements sont couramment utilisés, la photocoagulation focale au laser argon et la photothérapie dynamique à la
vertéporfine.
Le traitement par les antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoïdes semble être une option thérapeutique prometteuse.
Conclusion : Dans notre étude, l’introduction de l’éplérénone a engendré une importante amélioration tant sur le plan
anatomique que fonctionnel chez les patients ayant une CRSC chronique.

Mots-clés


choriorétinite séreuse centrale chronique, éplérénone, liquide sous rétinien, récepteurs aux minéralocorticoides.

Texte intégral :

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DOI: https://doi.org/10.48400/IMIST.PRSM/JSMO/19135



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