FORMATION DES TAUX DES OBLIGATIONS SOUVERAINES A LONG TERME : ANALYSE DES EFFETS DES DECISIONS DE LA BANQUE CENTRALE
DOI :
https://doi.org/10.34874/IMIST.PRSM/ffi-v1i23.30101Mots-clés :
Monetary policy, Interest rate curve, BAM, Granger causality, Treasury bills. JEL Classification, C32, E43, E52, G20Résumé
Ce travail a pour objectif d’examiner la relation de causalité entre la politique monétaire menée par BAM et les différents segments de la courbe des taux d’intérêt. Pour ce faire, nous avons eu recours aux tests de causalité au sens de Granger et nous avons retenu les variables suivantes : le Taux Moyen Pondéré des opérations, au jour le jour, du prêt et d’emprunt de liquidités sur le marché interbancaire marocain (TMPjj) pour représenter les décisions de BAM en matière de politique monétaire ; les taux des Bons du Trésor à 13 semaines, 26 semaines, 52 semaines (taux courts), 2 ans, 5 ans (taux moyens), 10 ans, 15 ans et 20 ans (taux longs).
Les résultats économétriques ont montré qu’il existe un lien de causalité unidirectionnel allant de la politique monétaire (TMPjj) aux taux d’intérêt des BDT à très court terme (Taux d’intérêt des BDT à 13 semaines). Par conséquent, les mesures prises par l’institut d’émission, toutes choses étant égales par ailleurs, en maniant ses taux directeurs peuvent influencer l’évolution de la partie très courte de la structure par terme des taux d’intérêt au Maroc. Les résultats ont révélé aussi que, au sens de Granger, il n’y a aucun lien de causalité (unidirectionnel et bidirectionnelle) entre la politique monétaire et les autres taux d’intérêt des BDT (T.26.S, T.52.S, T.2 ans, T.5 ans, T.10 ans, T.15 ans et T.20 ans). En effet, les variations des taux d’intérêt des BDT au-delà de 13 semaines ne sont pas sensibles aux modifications du taux du marché monétaire interbancaire et par ricochet aux actions des autorités monétaires. Ces résultats nous permettront donc de déduire que BAM n’arrive pas à impacter les taux de rendement des obligations souveraines à long terme.
En somme, il ressort de nos résultats empiriques que les taux obligataires à très court terme sont sensibles aux annonces de la banque centrale notamment aux modifications de ses taux directeurs. Cette réaction est le signe d’une capacité prédictive considérable des décisions de BAM.