Savoirs déjà-là des élèves et géographie scolaire. L’apport d’une analyse socio-didactique.

Auteurs-es

  • Cédric Naudet UPEC-Inspe– CIRCEFT-ESCOL

DOI :

https://doi.org/10.34874/PRSM.dd-vol2iss4.50023

Résumé

Les savoirs déjà-là –ensemble de ressources acquises en amont des situations d’enseignement-apprentissage– constituent un élément d’hétérogénéité majeur dans l’école. Un dialogue entre l’analyse sociologique –notamment l’analyse des dispositions à agir acquises dans et hors l’école– et l’analyse didactique –ce que la géographie scolaire fait/ou ne fait pas de ces dispositions et en quoi elles sont ignorées/peuvent être utiles à la classe– est fructueux dans une perspective de compréhension des inégalités d’apprentissage dans la discipline « géographie ». Des travaux récents en didactique de la géographie voient les connaissances acquises hors la classe comme un levier de raisonnement et d’abstraction. Les pratiques spatiales des élèves, constitutives d’un capital spatial peuvent aider les élèves à conceptualiser, en utilisant cette « géographie spontanée » comme un levier pour la géographie « savante ». Mais alors, si « faire émerger » ce qui est déjà connu par l’élève est pertinent, de quoi s’agit-il pour la géographie scolaire ? Plusieurs termes sont utilisés dans les recherches en didactique, participant à une profusion de vocabulaire. Concernant la géographie scolaire quels sont les savoirs acquis hors l’école qui peuvent être utiles en classe et peuvent être facteurs d’inégalités ? Des observations participantes dans le cadre du dispositif « devoirs faits », effectuées dans deux collèges socialement différenciés, mettent en évidence des activités de géographie qui font appel à des savoirs déjà-là. Les registres de l’apprentissage nous permettent d’identifier et de catégoriser ces connaissances antérieurement acquises –selon qu’elles relèvent des registres cognitif, culturel ou identitaire-symbolique– et leurs possibles effets différenciateurs. L’éclairage du corpus recueilli s’effectue à la croisée de la sociologie des apprentissages et de la didactique : la première a besoin de la seconde pour identifier les savoirs « pertinents » au regard d’un cadre épistémologique ; la seconde a besoin de la première afin de juger de l’appréhension des savoirs, des méthodes en jeu dans la discipline.

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Publié-e

04-07-2024