Agir et s’adapter dans l’urgence : identifier les inégalités de genre en EPS dès l’école primaire

Auteurs-es

  • Lucie Mougenot CAREF, Université de Picardie, Jules Verne

DOI :

https://doi.org/10.34874/PRSM.dd-vol2iss4.50021

Résumé

La praxéologie motrice offre un cadre théorique qui permet d’étudier les conduites des élèves selon une approche compréhensive (Parlebas, 1990), essentiellement dans le domaine de l’activité physique. Les recherches apportent un éclairage sur ce que les individus vont réellement développer et apprendre à travers les situations qu’ils vivent (Parlebas, 1990) et elles permettent aussi d’appréhender les différences de conduites qui révèlent parfois de fortes inégalités (Mougenot, 2016). Dans le domaine de l’EPS, la praxéologie motrice s’inscrit à la croisée des regards scientifiques et marque la prise en compte de la totalité de l’individu agissant. L’analyse sous cet angle permet de mieux cibler les pratiques ou situations motrices au regard des enjeux éducatifs et savoirs visés, de tenir compte de ce que sont les élèves et des inégalités qui relèvent, pour une large part, de leurs rapports spécifiques à la culture corporelle (Combaz et Hoibian, 2009).

Cet article est l’occasion de questionner les savoirs valorisés par l’institution et d’identifier les dispositions corporelles acquises des élèves en dehors de la sphère scolaire. Nous présentons les résultats d’une recherche menée en EPS dans une classe de CE2 lors d’une séance de jeu traditionnel pour étudier les actions motrices des garçons et des filles. La situation impose d’agir dans l’urgence et en contexte très incertain. L’analyse praxique s’effectue à partir des rôles et sous-rôles tenus par chacun et de leur pertinence au regard de la configuration du jeu à chaque instant. Les actions sont explorées en faisant référence à la spécificité des savoirs à acquérir pour réussir dans ce jeu et nous montrent comment la réalité sociale du genre est vectrice d’inégalités : les actions des garçons sont plus orientées vers les conduites attendues plus tard en sport collectif, sont plus offensives et rapides, les filles agissant davantage dans l’ombre mais sans être pour autant moins efficaces dans le jeu périphérique.

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Publié-e

04-07-2024